Traversée des Géants. Saint Piran met le pied à terre

Elle était attendue, elle est finalement arrivée. Ce vendredi, la statue de saint Piran a terminé son long périple pour se poser à Carnoët, dans la fameuse Vallée des Saints. Aux sons du bagad de Bourbriac, tiré depuis Plourac’h par une calèche, le spectacle était au rendez-vous


La sculpture en granit de trois tonnes a été transportée
en calèche sur plusieurs kilomètres. (Antoine Irrien)

« On part chercher la statue dans cinq minutes ! ». Attention, faites place à saint Piran ! Environ six mètres de haut, composé de trois granits différents, la statue monumentale du saint cornouaillais a débarqué ce vendredi dans la fameuse Vallée des Saints, sur la butte de Queniquillien, à Carnoët. Elle rejoint les neuf nouvelles sculptures. « Ce n’est pas un hasard si c’est la 100e statue de la Vallée. C’est la première fois qu’une des sculptures traverse la Manche. C’est fantastique ! ». Sébastien Menguy, un des fondateurs de la Vallée des Saints en a des étoiles plein les yeux. « Cette statue symbolise d’abord dix ans de travail, mais aussi le début d’un rêve, celui de voir un jour 1 000 statues plantées sur la butte ».


Venu tout droit de Falmouth, en Cornouailles anglaises, Piran a traversé la mer à bord de la Nébuleuse avant d’accoster à Paimpol. Après quelques jours de stationnement à Guerlesquin (29), elle prend la route en calèche depuis Plourac’h et s’offre aux visiteurs, venus en nombre afin de contempler ce véritable spectacle. Fest-noz, danses bretonnes, rock, breton, marché des géants, la fête ne s’arrêtera que dimanche après la pose et l’inauguration de Piran. Mais ce week-end, une saveur particulière règne dans la vallée. « Une 100e statue, ça se fête », lance David, originaire de Brest, mais venu de Bordeaux. Avec sa compagne, Françoise, ils ont fait le tour du site, mais ne restent pas pour l’arrivée de Piran. La Vallée des Saints est l’un des meilleurs moments de leurs vacances en Bretagne. « C’est impressionnant. La vue en 360 degrés permet de voir les campagnes alentour, ainsi que ces grandes statues de granit ».

Une arrivée en fanfare… ou plutôt en bagad

Avec plus d’une heure de retard, on aperçoit enfin la statue. Les caisses claires et les bombardes du bagad de Bourbriac donnent le rythme et ouvrent la marche. Derrière eux, quatre chevaux de traits bretons tirent de toutes leurs forces. Piran est là, allongé sur la calèche. La foule se rapproche pour admirer ces trois tonnes de granit. Plus que quelques mètres à monter, et les chevaux peuvent relâcher. La statue est bel et bien arrivée à bon port, entière et en granit.

Les visiteurs, de plus en plus nombreux chaque année, se rassemblent en haut de la butte pour une bénédiction devant la pierre de saint Colomban. Les motards de Plévin et de Bretagne Moto Classic, qui ont fermé le convoi, ainsi que deux prêtres se chargent de la prière. L’heure est au recueillement et aux symboles. Saint Piran n’était pas un biker, mais « c’était un ouvreur de piste », explique l’un des prêtres.

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